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C'est en novembre 1972 que le mensuel "la Gueule Ouverte" est créé par Pierre Fournier, pacifiste convaincu et journaliste à Hara-Kiri, avec le soutien de Cavanna et de Choron. A la surprise générale, le premier numéro est vendu à plus de 70000 exemplaires !
En 1974, la Gueule Ouverte devient hebdomadaire, avant de fusionner, en 1977, avec Combat non violent.
Les années 1970 naissantes sont les années rebelles de l'écologie. Une écologie pure et dure, que les dessins de Raiser expliquent et disséquent d'un coup de crayon alerte et acide. La présentation du journal est austère : grand format, peu de couleur, seule la couverture est systématiquement bicolore.

Mais quel vivacité dans le contenu des articles ! Faisant feu de tout bois, la Gueule Ouverte développe une écologie contestataire, anarchiste, libertaire. Un peu à l'image des générations de l'après 68, celles des babas cools et des hippies... Les cibles privilégiées : le nucléaire, les multi-nationales. On y dénonce déjà la mal-bouffe et les manipulations médiatiques.
La Gueule Ouverte se veut aussi didactique. On apprend comment construire un capteur solaire, une pompe à chaleur, une éolienne.

Je garde un souvenir attendri de cette écologie naissante qui, si elle n'a pas réalisé ses objectifs du début, a semé les graines et fait levé la récolte de l'écologie actuelle, celle des années 2000, en attendant que l'écologie de demain nous débarrasse enfin du nucléaire, des marchands d'armes et exploiteurs internationaux (pour commencer)
C.G.

Dans les pays industrialisés, le mot "écologie" est connu du grand public depuis les années 1970. En France, une série d'événements a joué un rôle décisif dans cette popularisation : la "marée noire" du pétrolier Torrey-Canyon (1967), les luttes contre les projets immobiliers qui, dans les Alpes françaises, menaçaient une partie du parc national de La Vanoise, la candidature de l'agronome René Dumont à l'élection présidentielle de 1974, et la marée noire du pétrolier Amoco-Cadiz à Portsall en Bretagne (1977).

Pour la plupart, l'écologie s'est graduellement identifiée, au cours de ces années, à un militantisme visant à défendre grands équilibres et paysages "naturels", et à promouvoir des valeurs privilégiant "l'être" plutôt que "l'avoir". Dans les années 1980, les inquiétudes relatives aux grandes menaces planétaires - le déficit de la couche d'ozone, l'augmentation de "l'effet de serre", la déforestation de la zone intertropicale, ou encore l'explosion démographique dans les "pays les moins avancés" (dont la plupart sont d'anciens "pays en voie de développement") - ont entraîné l'entrée de partis "écologistes" sur la scène politique.

L'écologie est pourtant, initialement, une discipline scientifique constituée au cours du XIXe siècle. C'est une branche de la biologie ayant pour objet l'étude des relations entre les êtres vivants et leur "environnement". Les chercheurs, ingénieurs, techniciens qui consacrent leurs travaux à l'écologie scientifique ont pris l'habitude de se nommer entre-eux "écologues" afin de se distinguer des "écologistes", les militants de l'environnement. Dans la pratique, la distinction n'est pas aussi tranchée : dès les origines, certains naturalistes engagés dans des recherches qui seraient aujourd'hui effectuées au titre de l'écologie furent aussi des défenseurs des "milieux naturels"; tout comme de nos jours, les écologues sont également soucieux, sous diverses formes, du cadre de la vie des êtres humains et de l'avenir écologique du monde.

Ainsi, la nécessaire prise en compte de l'action transformatrice de "la nature" par les sociétés humaines a entraîné, dès la constitution de l'écologie, une lente confluence de certaines sciences humaines - ethnologie, sociologie, géographie humaine, notamment - et des diverses disciplines biologiques impliquées dans l'écologie naturaliste. Ce mouvement profond a produit une écologie scientifique complexe, dont l'objet est désormais situé à l'interface de la "nature" et des sociétés humaines.»


Sources : Histoire de l'écologie, Pascal Acot, Que sais-je N° 2870.
LA GUEULE OUVERTE - Objet de terreur dans un temple étrusque, cette Gorgone en terre cuite est, même ici, caricaturée à plaisir.
  Atlas du monde grec - Edition du Fanal